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le rimailleur

30 octobre 2007

Sonnet acrostique

Imitateur obscur des esprits trépassés,
Servile sertisseur de perles de culture,
Abreuvant mes amis de ma trouble mixture,
Brave petit soldat d'un art qui a passé ;

Enrimant des vieux mots sur des vers encrassés,
Lavant mon pauvre esprit d'une sombre teinture,
Les vices sont ma vaste et médiocre pâture,
Et votre goût de fiel je crains d'avoir lassé.

Si je semble toujours préférer la satire
A de plus beaux accords d'une amoureuse lyre,
Non ce n'est pas que j'ai le coeur à ces travers ;

C'est que ma voix grossière et propre à la bluette
Hélàs, pour te chanter serait bien trop fluette,
O belle, dont le nom fait naître tous ces vers !

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7 octobre 2007

Voici un poème envoyé par un ami, qui censure

Voici un poème envoyé par un ami, qui censure avec raison l'impureté de ma métrique. Qu'il soit remercié pour les éloges non mérités - et très bien dits - moins que pour les reproches, dont je me souviendrai à l'avenir.

Sur une regrettable brièveté

Je ne saurais tarir le flot de mes louanges,
Après avoir ouï ta grâce nonpareille,
Ton verbe rare et fort unissant à merveille
Le grave et le plaisant en un savant mélange,

Pour une noble cause ! Et nul ne trouve étrange
Qu'un chant républicain, lorsqu'il frappe l'oreille,
S'il est sincère et pur, fatalement éveille
L'internaute avachi, qu'en citoyen il change.

Seul un léger remous sur ce long fleuve d'or,
Me gêne quelque peu – bien faiblement encor :
Que notre nation, dont la grandeur nous pèse,

Qui fut devant Valmy à bout de bras portée,
La nation, trahie par une synérèse,
Dans tes vers si choisis en nation soit traitée

25 septembre 2007

Eh oui, me revoilà !

           Le Bateau Sobre

(ben oui, j'avais oublié mon Heidi)
                  
ou

De la ploutocratie en Amérique

                      (satire)

J’aime notre Grand Roi, ce génie politique

Solon majestueux, arbitre du bon goût,

Démosthène fameux à l’élégant bagou ;

Son exemple m’a fait traverser l’Atlantique.

Je ne pouvais rester en ces terres mesquines

Où depuis trop court temps règne notre César,

Point encor pénétrés de lui, les franchouillards

Tardaient trop à comprendre une voix si divine…

Plaçant avec respect dix de mes pas tremblants

Dans une titanesque enjambée du Géant,

Je partis pour la rive où nage la baleine

(Et où naguère aussi batifola la reine).

Je vis la vraie patrie de notre bienfaiteur,

Cette contrée bénie qui fait battre son cœur…

- Non, je dois avouer : j’accompagnai ma mie

qui partait pour un an fréquenter des génies.

Lors donc accompagné d’images et de mythes

Timide, je passai la terrible guérite

Où l’obscur gardien du limes interroge

Le barbare qui veut enfiler une toge.

A bord d’un char d’assaut qualifié de voiture

J’ai parcouru Boston à la noble figure

Jusqu’aux douces allées d’un Cambridge nouveau

Qui des vastes nations suce tous les cerveaux.

Là j’admirai Mammon serviteur de Minerve

- A moins que ce ne fût la déesse qui serve -

Je pensai côtoyer l’élite à peu de frais

- Lesquels sont hors de prix, pour vous dire le vrai - .

J’aimai ce paradis sans pauvres, sans rustauds

Cette vallée sublime où coulent sans défaut

Le lait d’érudition, de la pensée le miel

- Même si j’eusse aimé plus de sel et de fiel…

Quel bonheur de ne voir que sages jeunes filles

Jeunes gens bien sérieux, flânant sous la charmille,

Ecureuils bondissants, Chinois s’esbaudissant,

Docteurs s’enrichissant, Français se trahissant…

Sortant de ce cloaque où barbotent les pontes,

Nous allâmes bientôt, sans souci et sans honte

Dépenser les dollars dont nous étions lardés

Dans un lieu que Mercure avait achalandé.

Stamboul peut remballer son minable bazar,

Marrakech ses vieux souks et ses vendeurs tocards :

S’offrant aux endettés, tous les objets du monde

Attendaient de combler le vide où tout abonde…

Là venaient s’échouer ce qui sortait des mains

Des Chinois, des Malais, des Turcs et des Roumains;

Les Nations vomissaient en ce lieu magnifique

Le produit de leur vie pour quelques coups de trique.

Quelle joie d’acheter, d’exister par les choses,

Et de ne plus penser aux effets et aux causes ;

Revenant tous chargés à la grosse Honda,

Nous goûtions le plaisir d’être notre barda.

Mais bientôt nous vivions comme des indigènes

Fumant dans la ruelle et buvant dans la gène ;

Nous disions « wonderful ! » et « great ! » à tout instant

Et n’oublions jamais de bien montrer nos dents.

Mais notre doux foyer, pour être confortable,

Avait quelques défauts, quoique fort réparables.

Une porte fermait avec difficulté

Et je ne pouvais pas tout seul la redresser.

Un artisan vint donc, salua, tout sourire,

Enleva son blouson, et posa sans mot dire

Sur la petite table une caisse à outils ;

Mais avant de percer, de visser sur mon huis,

- Vous allez me traiter de menteur ou de dingue -

Au lieu d’une perceuse, il me sort un gros flingue.

« Où pourrais-je le mettre ? Un tiroir serait bien… »

Me dit tout calmement ce possible assassin.

Bafouillant, contemplant sous mon nez sa pétoire

Désirant avant tout ne pas faire d’histoires,

Près de m’évanouir, je fais ce qu’il me dit

Et, tremblant, je retiens ma panique et mes cris.

Mais lui, tout en vissant tranquillement la porte,

Voyant que la frayeur à mon visage porte

La pâleur, la rougeur, la verdeur tour à tour,

Me dit « C’est pour mon job » et continue ses tours.

Quand, ce cow boy parti vers d’autres aventures,

Je regardai, content, la nouvelle serrure,

Je ne pus qu’admirer la superbe Amérique,

Qui donne à ses plombiers une arme automatique.

Quel est donc ce pays d’où, malheureux, je viens

Qui laisse sans vergogne un brave électricien

Tout nu, sans un fusil, sans une mitrailleuse,

Risquant chez ses clients une vie dangereuse ?

Il est vrai que chez nous, les braves artisans

Pour nous faire tomber dans un effroi cuisant

N’ont que faire d’une arme à leur large ceinture.

Il suffit pour cela qu’ils montrent leur facture.

(à suivre)

12 mai 2007

Steeple chase

La belle haquenée a perdu la bataille
Le nerveux petit hongre est arrivé premier
La vieille carne borgne a mangé son fumier
Et mon brave pottok se morfond sur la paille ;

L'éléphant, gros jockey, furieux, s'énerve et braille
Les parieurs de Longchamp recomptent leur deniers
Les pur-sang d'Arabie tremblent dans leurs clapiers
Et les ânes du centre aux mangeoires s'égaillent.

Autour du petit hongre au Grand Manège on voit
Une vieille baderne, un poulain sans cervelle,
Un canasson hennir, joyeux qu'on les attelle...

Pourtant une autre course a lieu dans moins d'un mois
Et les rosses amies du hongre qui détale
Pourraient être battues par nos belles cavales !

3 mai 2007

épigramme aux Magyars

Fantastique prairie des libres cavaliers
Du sauvage Attila les glorieux héritiers,
Terroir miraculeux où fleurit le Tokay
Hongrie, chère Hongrie, reprend ton foutriquet !

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18 avril 2007

Le Verdâtre-Galant

Besancenot séduit mais ne peut nous convaincre

Laguiller nous répète un propos défraîchi

Hélas, Buffet n’a pas la vraie force de vaincre

Et l’on ne peut sans rire entendre Schivardi.

Je ne veux pour Le Pen dépenser goutte d’encre

Nihous défend la Gaule et non point mon pays,

De Villiers de le Pen est un vulgaire chancre

Et je ne voterai jamais pour Sarkozy.

Voynet veut qu’on s’éclaire encore à la chandelle,

Bové veut me nourrir de simples radicelles,

Royal des citoyens veut être la marâtre.

Je ne puis à ces gens confier la royauté,

Et puisque la morale ordonne de voter,

Il me reste le fou qui se croit Henri-Quatre.

6 avril 2007

Ballade des bonnes dames du temps jadis

Autrefois, quand j'étais petit,
Nous allions les voir chaque année ;
Dès notre retour au pays,
Revenait la même corvée ;
La menthe à l'eau et les biscuits,
La même histoire radotée
Et surtout le baiser flétri
Sur une vieille joue ridée.

Chères vieilles tantes gentilles,
Domi, Marie-George et Arlette,
Avec vos joues de vieilles filles,
Vous avez des yeux de fillettes !

Mes vieilles tantes du pays,
Trois demoiselles surannées,
Avaient un esprit très rassis,
Obtuses, recluses, cloîtrées.
Leur coeur était bon et réjoui,
Leurs yeux reflétaient l'empyrée,
Caractère mal assorti :
Moitié sorcière et moitié fée...

Chères vieilles tantes gentilles,
Domi, Marie-George et Arlette,
Avec vos joues de vieilles filles,
Vous avez des yeux de fillettes !

Aujourd'hui, à chaque suffrage,
Parmi les multiples logos,
De même on les voit sans ambages
Attaquer les laids, les bigots.
Elles radotent leur message
Mais sans être des viragos
Et malgré ses soins anti-âge
Combien plus femmes que Ségo !

Chères vieilles tantes gentilles,
Domi, Marie-George et Arlette,
Avec vos joues de vieilles filles,
Vous avez des yeux de fillettes !

27 mars 2007

Belleville

Cependant qu'outre-mer, sous de tristes tropiques
Le nabot dans le rhum et les fausses clameurs
De marrons déguisés qui le saoûlent de fleurs
Dépense les deniers de notre Rébublique ;

Cependant qu'il étale un à un ses topiques
Insultant tour à tour la pensée et l'honneur,
Que ce grand camelot fourgue tantôt la peur,
Tantôt l'espoir perdu d'un pays anémique ;

Ses sbires, démentant ses vaines roucoulades,
Au lieu de soulager une nation malade
Des traîtres, des voleurs, des résidents de Suisse,

Attaquent en son coeur cette part de la France
Et là où Gambetta fonda notre espérance
Raflent un prolétaire et une institutrice...

21 mars 2007

A Olivier, preux de l'empereur Karl M. à la barbe fleurie

Lutin malicieux chez les vieux nécromants,
Il promène partout sa bouille rondelette;
Ce coureur du dimanche écrase ces athlètes
En nous resservant chauds tous ses vieux sacrements.

Son triomphe est facile et néanmoins charmant;
Son discours est banal, mais il trotte en la tête;
Son propos ne tient pas, il est même un peu bête,
Mais on aime à l'entendre attaquer hardiment.

Léniniste gentil, jeune gardien du temple,
Prêtre d'une vraie foi vivant en honnête homme,
Soi-disant enragé à l'allure bonhomme,

Il prêche bel et bien, par le dit, par l'exemple,
Très habile - un peu trop - mais ni faux ni faiseur...
On ne peut méchamment parler du Bon Facteur.

19 février 2007

Sonnet

Si le grand Nicolas brigue la présidence

C’est bien pour restaurer l’ordre et l’autorité

Il veut à la Nation rendre son unité

Et que les bons Français reprennent confiance

Avec lui, c’est certain, nos errantes finances

Retrouveront l’aisance et la prospérité

Avec lui, les valeurs, la vertu, l’équité

Dans un sublime élan reviendront à la France !

Ainsi, les parangons, les saints et les illustres

Soutiennent le Brutus, le blanc, le pur, le preux…

Johnny le patriote, helvète et généreux,

Doc Gynéco des lois le zélateur modèle

Hanin des opprimés le défenseur fidèle
Tous ces bons citoyens ajoutent à son lustre

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